Cité Coopérative de Paris-Jardins

Première cité-jardin coopérative de France en 1911, Paris-Jardins a du s’adapter aux règles et aux lois du monde moderne tout en préservant son identité et ses caractères spécifiques. Cent ans après, Paris-Jardins constitue un domaine original pour l’urbanisme et les formes de la vie collective.

L’ORGANISATION DE LA SOCIETE COOPERATIVE PARIS-JARDINS

Paris-Jardins comprend 322 pavillons et près de 820 habitants, selon le recensement interne de 2011. La population a connu des mutations importantes en un siècle, dans les tranches d’âge et la composition professionnelle, même si une vingtaine de familles descendent des pionniers des années 1910.

Chaque lot est représenté par un (une) sociétaire à l’Assemblée générale annuelle, qui prend les décisions essentielles. La présence du sociétaire est obligatoire sous peine d’amende (un sociétaire = une voix).

Durant toute l’année, le Conseil d’administration (réuni au moins une fois par mois) et son Président assument la charge du Domaine (les réunions sont publiques, sans intervention des auditeurs). Ils doivent :

– exécuter les décisions de l’Assemblée générale

– faire appliquer le Règlement Intérieur

– gérer la Société et son budget

Le Président (ou la Présidente), élu par le Conseil d’administration fait fonction de directeur général et de syndic bénévole de propriété. Il (elle) est élu (e) pour 1 an, renouvelable 5 fois successives, dans les limites d’éligibilité de 70 ans.

Les fonctions d’administrateur sont également exercées à titre bénévole.

Le personnel salarié se compose d’un jardinier et d’une secrétaire à mi-temps

LE BUDGET

La Société a un capital de 146 260 euros en 2000.

Les recettes sont apportées par :

  • les cotisations des sociétaires,

  • les loyers des 11 appartements en étage, du pavillon des pompes, du pavillon du garde, de l’Orangerie et du pavillon d’entrée, qui abrite l’étude notariale.

  • les droits d’entrée.

Les dépenses sont

  • les salaires,

  • l’entretien des routes (sans apport de la municipalité), du parc (élagages et plantations), du château (entretien et restauration)

  • les remboursements d’emprunts,

  • les impôts,

  • et les frais de gestion.

La coopérative s’interdit tout bénéfice.

L’INFORMATION

La Société dispose de deux organes officiels. La brochure La Cité coopérative, créée en 1909, à l’origine bimensuelle, en est à son numéro 157 en 2011. Elle paraît de nos jours une fois par an, à l’occasion de l’assemblée générale : compte-rendu de l’assemblée précédente, rapport annuel, budget…

La Lanterne, lancée en 1973, était en 2011 au numéro 170. De fréquence variable (3 à 6 numéros par an), elle vise à informer les sociétaires de la vie de la Société, du calendrier des manifestations. Il a existé des brochures éphémères s’opposant à la ligne du Conseil d’administration (dans les années 1930 Le Trait d’Union, dans les années 2000 La Loupiote).

Cinq panneaux d’affichage sont disposés aux entrées et au secrétariat.

L’IDEAL DES PIONNIERS, L’UTOPIE ET LA RÉALITÉ

À l’origine, les sociétaires se définissent comme :

  • Une Société d’actionnaires

  • Un groupe de travailleurs et de pères de famille

  • Une coopérative d’épargne et d’habitation

Ils recherchent :

  • Une habitation confortable dans un milieu sain, agréable, aux normes d’hygiène les plus modernes

  • L’épanouissement culturel de chacun

L’utopie de Paris-Jardins

1. Les espaces et les bâtiments collectifs sont inaliénables

2. Tout lot ne peut être revendu qu’à la Société, sans bénéfice

3. Les réseaux ne doivent pas dépendre de sociétés capitalistes : Pas de spéculation; jamais d’intermédiaires

4. Des coopératives autogérées pour construire la Cité

5. Une caisse de Solidarité permet des services mutuels pour les sociétaires dans le besoin

6. Aucune activité professionnelle, aucune propagande politique et religieuse n’est admise dans l’enceinte de la cité

Les transformations depuis 1911

Par la suite la clause anti-spéculation (revente à la Société au prix d’achat) ne pourra être tenue et sera abandonnée à partir de 1926.

Les réseaux sont confiés à des sociétés privées entre 1925 et 1928.

Des espaces (l’actuel Monoprix) et bâtiments (l’Orangerie pour le cinéma) sont vendus ou loués entre 1928 et 1939.

LES STATUTS ET LE CAHIER DES CHARGES

Les statuts et le Cahier des charges (devenu Règlement Intérieur) conçus et rédigés en 1909 restent, dans leur esprit, en vigueur jusqu’à nos jours.

Il faut toutefois reconnaître qu’ils ont subi depuis lors de nombreuses adaptations aux circonstances : par exemple la transformation de la Société HBM (Habitations à Bon Marché) en Coopérative à forme S.A. (Coopérative à forme Société Anonyme), pour garantir son indépendance.

Règles du lotissement maintenues jusqu’à aujourd’hui :

– les lots ont une surface de 500m2 pour permettre à chacun de disposer d’un pavillon et d’un potager

– si le lot est boisé sa surface peut être augmentée jusqu’à 1500m2 dans le but de conserver tous les arbres

– les lots ne peuvent être divisés ni réunis

– chaque sociétaire ne peut être propriétaire que d’un seul lot

– les plans des constructions doivent être approuvés par la Société.

Ces restrictions au droit de propriété sont maintenues dans l’actuel Règlement Intérieur et dans les différents règlements d’urbanisme.

LES ASSOCIATIONS  ET LES COMMISSIONS

Le Conseil d’administration se fait aider et dispose de relais d’information dans les associations et commissions de Paris-Jardins. Il délègue certaines parties de la gestion à des Associations qui ont une personnalité juridique distincte.

  • L’Association Culture et Loisirs de Paris-Jardins (CLPJ), créée en 1984, à partir d’un groupe fonctionnant depuis 1970, organise l’animation de notre Cité avec des fêtes, des concerts, des expositions dans le château ou dans le parc. Le produit des locations de salles et de ces manifestations est consacré à la restauration du château. L’Association gère également   le billard, la pêche (à l’étang des platanes), la gymnastique, le tango, le taï-chi, et, depuis 2001 une Chorale.

  • L’Association Les Amis de l’histoire et du patrimoine de Paris-Jardins, fondée en 1978, a réalisé et édité deux livres, intitulés Histoire d’un domaine (en 1984) et Paris-Jardins. Entre utopie et réalité (en 2011). Elle  s’implique dans les journées du Patrimoine, organise des expositions et des conférences. Elle gère les archives de la Cité et assure les visites du château et du domaine.

  • L’activité sportive est représentée par l’Association sportive de Paris-Jardins (ASPJ), section Tennis (le TCPJ) qui utilise et gère les deux courts de tennis du domaine.

Il reçoit l’aide de plusieurs Commissions, sous la responsabilité directe d’un Administrateur

  • La Commission Urbanisme étudie les projets de modification extérieure des pavillons en conformité avec les règlements en vigueur

  • La Commission Accueil reçoit les nouveaux sociétaires, leur explique le fonctionnement avant l’agrément du Conseil d’administration

  • La Commission Travaux étudie les projets, leur coût et leur faisabilité

  • La Commission Environnement propose des projets pour les espaces verts et gère le Patrimoine des grands arbres

  • La Commission Finances aide le Trésorier dans le suivi du budget et des problèmes financiers de la Société

  • La commission Juridique engage les poursuite, au nom de la Société, contre les mauvais payeurs et en cas de litiges

  • La Commission Communication, s’occupe des Lanternes

  • La commission Sécurité reçoit les doléances des sociétaires et organise la surveillance du domaine

  • La Commission Solidarité Intergénérations apporte une aide aux personnes âgées et organise des manifestations intergénérationnelles

Les sociétaires paient les impositions locales en plus de la cotisation interne. La Société n’est pas un  domaine fermé dans Draveil. Elle entretient des relations avec la Municipalité, le Conseil général. Une convention stipule que le domaine est ouvert au public pour la circulation des piétons et des cyclistes. Le château peut servir de salle d’accueil pour des manifestations culturelles et festives (patrimoine, expositions). Le domaine est souvent visité et connu dans les milieux de l’architecture et de l’urbanisme. Un débat permanent se pose entre ceux qui désirent faire connaître l’originalité de l’histoire de leur Société et ceux qui entendent protéger un site privé et les modes de vie des sociétaires de Paris-Jardins